fumigènes ou tier de mortier

Bonjour à vous.
tout d abord, je débute à bolt action.
donc en relisant les règles je bute sur les tirs de mortiers tout comme les fumigènes.
Il est indiqué sur les règles qu'il faut faire un 6 pour le premiers tir de Fumigène (puis 5 puis 4 etc SI personne ne bouge....)
bien, donc si on fait moins de 6, rien ne se passe? étonnant quand même! je veux dire dans la réalité tirer un fumigène (au autre) au mortier ou au lance grenade la munition part. elle ne tombe peut être pas ou on veut...mais...elle part et explose à un moment donné :-)
a) Donc est ce qu il faut faire 6 pour que l'ogive tombe exactement où l on veut (et si c'est en dessous en Dé aléatoire... mais là j'ai pas vu d'explication :-( )
b) Ou alors si pas de 6, rien ne se passe. parce que faire des 6, c'est pas si évident lol
Bref cette règle me parait bizarre. je pense ne pas l avoir vraiment bien comprise
Je compte sur vous, les habitués, pour m expliquer clairement
en vous remerciant par avance.

Avec un tir de fumigène de mortier et obusier, tu cible un point fixe sur le terrain

Pour ton premier tir, un 6 est nécessaire, avec un bonus de +1 par tour consécutif (maximum 2+ pour toucher)

Si ton tir touche ton point ciblé, tu place un cercle de fumé centré sur ce point mais si tu ne touche pas, ton adversaire peux relocaliser le point d'impact dans un rayon de 12" et place le cercle de fumé sur ce nouveau point (attention ton point ciblé reste toujours à la même place et si il est encore visible le tour suivant tu pourra tirer avec le bonus de tir consécutif)

Salut piment, pas mieux que Bellum pour la réponse.

N'oublie pas que nous sommes une équipe de bolteur sur mont de marsan. Si tu désire découvrir la règle après le confinement. Tu sera le bienvenu, deux autres joueurs débutent.

A+

Ok. Bien ...merci donc c est bien se que j avais compris......:-(
C est vrais que pour moi un tir de mortier réussi toujours (au moins sur 2+). Apres effectivement l endroit serait très aléatoire...... exemple 1D6 + direction aléatoire. Puis 2eme tour 1D6-2 et direction aléatoire, 3eme tour 1D3.......
Bref c est bizarre un tir de mortier qui réussi que sur 6..... au premier tour.
Merci de vos réponses.

Dans la version Croire et Oser, variante de BA sur l'Indo, l'obus tombe forcément avec éventuellement une dérive. Mais c'est une adaptation.

C'est vrai que pour les barrages d'artillerie ' la règle est bien plus cohérente ' 1 rien 2 ou 3 un effet quelconque , et 4 , 5 ou 6 plein effet ... c'est pas donné une pièce mortier ' et ca fait du bilan au combat ...

Non c'est cohérent.
En tir vertical et en tir d'artillerie indirect en général on opère d'abord un réglage. C'est a dire qu'un observateur qui en général depend de la batterie qui tire, désigne un objectif en coordonnées x-y-z ( latitude longitude altitude) et deux obus de réglage sont tirés par la batterie. L'observateur estime le point moyen du coup. Si celui ci est  réglé ( a moins de 50m de la cible en général) on valide le tir et la batterie envoie l'ensemble des obus (  2 ou 3 ou 4 par pièces voir plus) en fonction de l'objectif et des moyens destinés .  Si les obus tombe plus a gauche ou plus loin plus pres que la cible on demande des correction a la batterie jusqu"a arriver au plus prês de la cible.
Aujourd'hui on est en mesure de faire des calcul en une seconde pour taper des véhicules qui roule en 40 on ne disposait pas des ordinateurs et calculateur... Donc cela prenait du temps . Un tir peut prendre 10 ou 15 minutes voir une demi heure sachant que les calculs se faisaient  a la main quasiment ...
En tir d'artillerie pour du fumigène l'efficacité dépend vraiment de la densité du tir de la batterie ( que les coups tombent le plus précisément possible au meme endroit ) et du vent . Plus le vent est fort et plus l'écran s'étale et se dissipe vite.

En terme de délais pour comprendre il faut d'abord imaginer l’observateur qui  doit d'abord désigner la cible avec sa carte parfois un télémètre a coïncidence plus souvent un simple binoculaire pour apprécier le terrain. De la en triangulant des points caractéristiques du terrain et en estimant des distances on obtient un point moyen de tir sur la carte. On relève les coordonnées X Y Z qu'on transmet à la batterie par radio, par téléphone  en 14 par estafette...  la batterie en fonction du plan d'implantation ( position XYZ de chaque piece de la batterie ) calcule les éléments de tirs en se reportant a des tables qui permettent de déterminer la charge ( quantité de poudre qu'on va mettre au cul ce chaque obus ) pour atteindre telle distance ainsi que l'ange de tir en site et en  direction.
Une pièce de la batterie règle et tire deux obus. Si tout va bien moins d'une minute plus tard ou une a deux minutes plus tard pour les mortiers lourds les coups tombent sur le terrain... Des fois on ne les voit pas. On règle a l'oreille ( souvent problématique en montagne comme en Afghanistan, dans les Alpes... ) parce qu'il faut envoyer une correction en estimant ou sont tombés les coups.
On procède alors par bon jusqu’à atteindre ce qu'on appelle en langage artilleur la fourchette qui est un ecart moyen des coups. Si par exemple quand ont tire un type d'obus l’écart pour un même tir entre plusieurs obus est de 50 m l'objectif de l'observateur est d'amener le tir de réglage a 50 m de l'objectif.  Lorsque la batterie tire ( 4 , 6 , 8 10 ou 12 pieces) ce sont de 10 a 120 obus qui vont tomber en 2 minutes . On dit que la dispersion va faire le boulot.
En tir d'artillerie on ne détruit pas en langage militaire on neutralise car un tir au but est dit coup anormal jusqu'à ce que les électroniciens inventent les obus a guidage terminal.  
Pour en revenir au réglage un bon observateur doit arriver a moins de 100 m dès le premier obus et doit avoir effectué au maximum son déclenchement d'efficacité au bout de 3 réglages. La méthode veut qu'on procède par bond  de 200 m si on est largué ( plus près ou plus long, plus a gauche plus a droite) puis 100 m puis 50m et efficacité!.
En gros ça donne " tir 1001 , plus près 200 plus a droite 100,"
deux obus tombent et à
" plus loin 100 plus a gauche 50"
deux coups tombent
"plus a droite 50 efficacité ! "

Entre chaque tir imaginez le calcul de l'observateur assez simple car c 'est une regle de 3 mais ensuite les éléments a modifier pour chaque piece de la batterie élaborés par une équipe de préparation des tirs et les ordres sont transmis par la voix par le chef de batterie a chaque chef de piece qui collationne ( répète a haute voix les éléments  pour confirmer qu'il n'y a pas d'erreur) tandis que les servants modifie les parametres sur la pieces , le chef de piece controle puis annonce piece X pret!.  Le feu est donné par l'ordre : "tirez pas le chef" de batterie et l'ordre "feu!" du chef de piece.

Mis bout a bout tout cela va très vite et fait l'objet de drill dans lesquels les français excellent depuis Louis XIV....

Quand les batteries sont au top les observateurs sont capables de régler en un réglage et généralement un tir peut être déclenché en moins de  5 minutes  avec des méthodes de calcul manuelles mais il faut une équipe de préparation des tirs au top.
C'est eux qui permettent de traiter une zone en concentrant tous les obus sur un point ( a 50 m près) ou sur une ligne ( appelée linéaire) qui peut prendre toutes les directions pour suivre une route, un fossé une tranchée des fortifications etc.
De la ensuite une méthode permet de traiter une zone . On réalise un tir linéaire et entre chaque obus le chef de pière applique 1/4 de tour de manivele en site ce qui allonge le tir de 50 ou 100 m et si l'infanterie a l'habitude de travailler avec l'artillerie elle suit derriere le barrage et neutralise tout ce qui n'a pas été détruit par l'artillerie... C'est le principe du feu roulant ou d'un tir sur un zonal .
Enfin on peut aussi faire du tir de harcèlement pour contraindre l'ennemi dans ses mouvement.

Merci Leonardo , je comprend très bien l'importance du premier tir à 6 et sa suite dégressive , pour représenter la précision , mais tout de même, on peut s'imaginer que l'abus explose et cause un peu de dégât, même lointain ?
Ce fut un plaisir de lire ta réponse...

L'artillerie en tir courbe est une arme de saturation c'est a dire qu'il faut un maximum d'obus pour obtenir un effet demandé. Un obus qui touche sa cible ça existe dans les films et une fois sur un millions en tout cas a l'époque et enfin les dommages d'un obus sont autant psychologique ( voir plus ) que réels. L'effet destructeur a lieu sur un rayon de 10 m ( pour des calibres de 75/81) autour de l'impact qui va être criblé d’éclats mais ces éclats partent en gerbes vers le ciel.

Le second effet est le souffle qui peut occasionner des dommages aux oreilles quand ça pète provoquant trauma sonore perte du son ( comme dans le débarquement du soldat Ryan assez bien rendu) perte de conscience par effet du stress et surdosage de l'organise soumis au stress et au flux d'adrénaline ( voir les sujets du colonel Goya sur le stress au combat) et enfin les gazs provoqués par la combustion des poudres qui sont plus ou moins toxique même quand ce n'est pas du chimique.
En terrain découvert un obus qui tombe a 100 ou 200 m c'est un avertisseur. Généralement tout le monde fait PPI ( position de protection immdiate ) a savoir plaquage au sol( les mains chassent les pieds ) puis on rentre la tête, on pose ses mains sur la nuque pour protéger la zone fragile des cervicales on couvre les oreilles avec les poignets et avant bras et on ouvre la bouche pour éviter les surpressions au niveau des tympans. Une fois les obus de réglage tombé une des bonnes tactiques de survie du fantassion et de plonger dans le cratère formé car il est rare qu'un obus tombe deux fois au même endroit . Quand une pièce d'artillerie tire elle provoque un recul qui modifie l'angle de tir qui est systématiquement corrigé par le pointeur rmais le tir dévie forcément et les conditions aérologiques de tir changent la trajectoire de quelques millimetre ( on parle de millième) qui avec la distance se traduisent en mètres.

Autre chose les obus sont percutant ou fusant et rarement a retard.
Percutant signifie qu'ils explosent au contact d'un obstacle généralement le sol. Quand on est fantassion on a une pelle et on s'enterre dès qu'on s'arrête tel le légionnaire romain. Les américains creusent ce qu'ils appellent les foxholes a l'époque ( des trous individuels de combat) assez profond pour qu'on ait que la tête qui sort du trou. Si on a plus de temps on aménage le poste de tir. On s'enterre par deux pour assurer une surveillance. Quand l'un creuse l'autre observe et on monte un abris. Donc au dessus de son trou de binome on installe des rondins, on rajoute de la terre puis on rajoute une seconde couche de rondin. La particularité de cette protection est qu'elle offre un abri suffisant pour resister a des tirs d'artillerie jusqu'a du 105 avec une bonne résistance. 90% de chance de survie dans ces condition et plus le temps passe et plus le fantassin est sensé aménager son terrain et gagner en protection. Cela explique pourquoi en 14 les préparations d'artillerie prenaient des semaines . C'est que les abris étaient tellement bien conçus et tellement inadapté que l'artillerie n'avait pas d'effet destructeur sur les position. Donc on cherchait a faire craquer les gens autant physiquement que psychologiquement car subir un tir d'artillerie pendant des heures au dessus de soi peut rendre fou. Mais voila il faut connaitre ces stats pour savoir ce qu'on peut faire ou pas avec des fantassins et comment se protéger.

Pour ce qui est des tirs fusant les effets sur les abris sont beaucoup plus faible. On utilise alors le fusant pour faire exploser les munition entre 2 et 10 m de haut afin d'obtenir une zone de couverture des tirs la plus large possible. C'est destiné a traiter du fantassin débarquer qui se promène à découvert.

Enfin il existe des obus a retard. C'est a dire qu'ils se déclenchent pas le contact du sol mais n'explosent que quelques secondes plus tard. Généralement l'obus entre alors dans le sol puis explose provoquant un cratère profond.

En terme d'efficacité contre c'est le type de munition spécifique mais la encore il faut que l'obus tombe au plus près de la cible et il faut une grosse quantité de munition et contre des abris enterrés a plusieurs dizaines de m sous le sol ou blindés ( métal ou béton armé) ils ne sont guère plus efficace.
Le résultat le plus probable et certain tactiquement est la neutralisation de la cible visée. Neutraliser c'est a dire empêcher d'utiliser ses armes. Il est extrêmement rare qu'une unité prise sous un tir d'artillerie continue a servir ses armes comme si de rien n'était.

Quand on étudie l'histoire militaire et en particulier l'évolution de la puissance de feu on se rend compte que les batailles les plus meurtrières ont été celles qui se sont en fait réglées à l'arme blanche. Plus les armes a feu se sont développées et plus la quantité de munitions nécessaires pour la destruction d'un ennemi a cru de manière exponentielle. Plus l'adversaire a eu de possibilité de se cacher, d'exploiter le terrain pour se protéger. De la l’allongement de la durée des combats.

Merci, très intéressant.

Avec de l'artillerie de calibre supérieur au 100mm les effets sont un peu plus dévastateurs puisque l'énergie cinétique développée (On rappelle la formule de l'énergie cinétique : E c = 1 2 × m × v 2 Ec = \dfrac{1}{2} \times m \times v^{2} Ec=21×m×v2. Avec : Ec : Energie cinétique en Joules (J) m : masse de l'objet en kilogrammes (kg)pour faire simple Ec = masse du projectile x Vitesse du projectile est plus importante mais ce n'est pas avec un obus de 150 a percussion qu'on réalise un cratère de 10 m de profondeur a moins d'un retard au déclenchement ou d'une saturation des tirs ( une centaine d'obus au m² comme à Verdun).

J’exagère un peu en minimisant les effets de l'artillerie pour essayer de sortir des images qui sont soit souvent de la propagande ou de l'illustration ( combien de docs historique ou on voit un mec qui lance une grenade et l'image qui suit c'est une explosion de bombardement aérien ou des montages de ce genre) soit de la fiction (film).
Un obus n'arrive jamais seul mais le réglage n'est que l'annonce de ce qui va tomber ...c'est aussi la raison pour laquelle les armées se sont habituées a se protéger contre ses effets et que les moyens sont devenus de plus en plus adaptés et efficaces . Il n'y a qu'a voir l'emploi des fortifications que font aujourd'hui les Israéliens et globalement les mouvements de défense et de résistance comme l'ont fait les Afghans, le Viet Minh ou le Hezbollah...

Pour Verdun et pour la destruction des régiments de première ligne les allemands ont tout de même accumulé sur le secteur des pièces d'artilleries de plus de 200mm pour lesquels ils avaient besoin de grues pour soulever les obus... et les forts ont été bien amochés en conservant longtemps cependant leur capacité de protection, et enfin le terrain était tellement retourné que la progression dessus était totalement impossible a autre chose que des troupes a pied et offrait des abris intéressant pour la défense ....

Il n'y a qu'en France a cause d'un mauvais emploi d'une ligne Maginot qu'on ne croit plus aux vertus des fortifications et Vauban doit s'en retourner dans sa tombe.

C'est plus une réponse Leonardo , mais une conférence , merci beaucoup d'avoir pris le temps de nous expliquer tout cela avec autant d'arguments , j'ai changé mon avis définitivement ... cette règle est Cohérente ... ...

Comme les autres. Une réponse des plus complète et instructive à lire! Merci beaucoup