Castor au Tonkin
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Jean46
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Castor au Tonkin
Salut à tous. j'ai le grand plaisir d'inaugurer cette rubrique "+46" avec mon dernier rapport de bataille, déjà édité sur d'autres forum mais je n'ai pas rejoué depuis. Désolé pour ceux qui l'ont déjà lu et bonne lecture aux autres. J'oubliais, c'est bien sûr la règle "croire et oser", comme de bien entendu !
Voici le récit d'une partie où avons réalisé RitterJack et moi un petit test sur les parachutages et l'application de la règle des tirs indirects ratés. Même si la cible est ratée, un obus ou une roquette finissent toujours par retomber, c'est Newton qui l'a dit...
Scénario test (et à améliorer). On joue dans la longueur de la table (1,80 x 1,20m). D'un côté, presque jusqu'à la moitié de la table, un village avec civils et quelques troupes viets dont un mortier de 120, le reste sert au parachutage. Liberté au joueur français d'être largué où il veut (même au milieu du village). Cinq groupes de combat vétérans appartenant au 6è BPC de Bigeard et au 1er RCP de Bréchignac. Avec en plus un mortier de 81, un de 60, une MMG et une LMG indépendante et deux QG dont Bigeard (+3 en bonus de moral). Et un avion hellcat vétéran. Les troupes pourront arriver soit par les airs, soit en réserve mais cela doit être défini à l'avance. Si un groupe est éliminé, il peut de nouveau rentrer en renfort le tour suivant. Il peut même partir volontairement de la table mais compte en perte dans ce cas. Objectif, faire le plus de perte possible, prendre le terrain, détruire le mortier de 120 (3 pts).
Côté viet, 5 groupes, 2 vet, 2 reg, 1 irrégulier, un mortier de 120 avec observateur, un mortier de 60, une HMG, une MMG, 2 QG (vet/reg) Même règle pour les groupes. Objectif, éliminer Bigeard (3 pts). Seul le mortier de 120 est visible sur la table.
En route vers l'enfer !
Photographies aériennes en prévision de l'opération.
Les français arriveront de la gauche
Terrain vu côté viet.
Tout est tranquille dans le village
Vingt novembre 53, dix heure trente-cinq, dans l'un des nombreux Dakota le commandant Bigeard jette un coup d’œil sur sa montre et se rend compte du retard. L'opération castor a pour but de récupérer le petit village de Dien Bien Phu au vietminh afin de barrer la route du Laos aux troupes de Giap. Dans chaque avion, les hommes sont surchargés et en sueur malgré la basse température. Après avoir longuement survolé les montagnes avec leurs cultures en terrasse, les Dakota venant du sud s'alignent pour larguer les hommes du bataillon "Zatopek" (surnom donné à cause de son entrainement surintensif à la course et en tout genre) sur la zone "Natacha".
Le premier de chaque stick, par la porte ouverte voit défiler les rizières et l'herbe à éléphant à 170km/h.
Go ! L'ordre brut qui transforme d'un seul coup un homme en cible mouvante, suspendu tant à son destin qu'à son parachute. Heureusement, le largage est opéré à basse altitude et déjà, le sol se rapproche très très rapidement pour certains. Les premiers paras touchent le sol, deux groupes de combat ainsi que Bigeard et son équipe de trois hommes et le doc. Ils sont tombés un peu avant le village. Par chance, de grands buissons les couvrent un peu de l'ennemi. Mais par manque de chance, ils tombent en pleine manœuvre de ce même ennemi (historique). L'important pour l'instant est de rassembler les hommes et de redevenir opérationnel au plus vite. (Pendant le tour de largage, les français ne peuvent rien faire).
QG de Bigeard
2ème groupe (le plus à droite)
1er groupe (le plus à gauche)
Bien sûr le survol des Dakota et les centaines de corolles ouvertes dans ciel ne sont pas passé inaperçus. Si les artilleurs du mortier de 120 n'ont pas encore eu le temps de réagir, les servants d'une MMG sont plus prompts à la réaction. La mitrailleuse armée prend pour cible le 2ème groupe et abat un premier homme.
Des viets, embusqués dans une ca-nha le prennent aussi pour cible sans s'occuper des civils thaïs encore présents et deux autres hommes s'écroulent.
Le 1er groupe lui aussi se rassemble.
D'autres viets, vraisemblablement des paysans armés à leur tenue, déboulent eux aussi et tirent sur ce groupe.
Qui déplore sa première perte.
2ème tour
Alors que les tirs font rage au sol, le ciel s'auréole de nouvelles corolles. Bientôt, d'autres parachutistes touchent le sol, lourdement pour certains. Seul petit souci, ce sont ceux du 1er RCP qui viennent d’atterrir près du 6è. Erreur de largage, mais quand le vin est tiré... Ils commenceront la bataille ici !
Le QG du RCP devant son point de largage (le dé).
A sa gauche, arrive d'autres hommes, le 1er groupe du 1er RCP. Plusieurs s'approchent dangereusement d'un petit bois, Le dernier para a beau tractionner dans tous les sens, tirer sur ses élévateurs, son parachute l’entraîne irrésistiblement vers les arbres. Il frappe de plein fouet une grosse branche qui de ce fait, dégonfle son parachute et l'homme tombe sans amorti. Résultat, une jambe cassée. (Nous avions prévu un test atterrissage sur les obstacles comme bois et toits de maisons. N'étant pas infranchissables mais pouvant malgré tout se blesser, toute figurine tombant dessus faisait un test, sur un 1, éliminée.)
1er groupe RCP
Vue d'ensemble de l'attaque française.
Pendant l’atterrissage des nouvelles troupes, les servants du mortier de 120 se précipitent sur leur pièce. Déjà la première roquette part accompagnée du "stoubbb !" caractéristique.
Renseignée par l'observateur, c'est Bigeard que vise l'équipe. Et... les roquettes font mouche du premier coup. Neuf éclats (touches) touchent les hommes mais seuls trois hommes sont touchés. Heureusement, le doc, présent dans l'équipe réussit à en sauver un. Les deux autres sont perdus.
Sur ce, Bigeard préfère se replier de quelques pas, certain de recevoir de nouveaux tirs, le mortier étant aligné sur sa position. Aussitôt après son déplacement, il demande un appui aérien pour neutraliser le mortier de 120 qui risque fort de faire de nombreuses victimes.
Cela tire maintenant de tous les côtés. La mitrailleuse MMG, harcèle le mortier de 81 français. Un de ses servants est touché, mais sans gravité.
Sur l'aile gauche française, le 1er groupe du 6è BPC est de nouveau pris pour cible par les irréguliers mais là aussi, sans gravité.
Nullement impressionné par ces tirs, le groupe riposte et un viet mord aussitôt la poussière. Heureusement pour le chef vietminh, le moral du groupe n'est nullement altéré par cette première perte. Mieux, l'unité passe du statut irrégulier à régulier.
Aile droite et centre français.
Toujours sur l'aile gauche, les combattants retranchés dans une ca-hna tirent sur le 1er groupe du 1er RCP, là aussi, sans perte (mais à chaque fois, pour tous, un clouage supplémentaire).
Vue d'ensemble
3ème tour
En dehors du bruit des Dakota remontant vers le nord, un nouveau son se fait entendre dans le ciel, moins grave, plus "nerveux". Peu de paras lèvent le nez, ils n'aperçoivent l'avion qu'une fois celui-ci passé au-dessus d'eux. Il s'agit d'un Hellcat de l'aéronavale. Recevant directement ses consignes du commandant Bigeard, il remonte vers le village, sa proie : le mortier de 120 ! Le pilote, la main crispée sur le manche scrute le sol, autant pour repérer sa cible qu'un éventuel canon anti-aérien. Nul n'a été signalé mais sait-on jamais...
- "Le voilà !", hurle-t-il dans son micro. Reprenant aussitôt ses esprits, il décide de faire un premier passage en arrosant la cible de ses quatre mitrailleuses, avec un peu de chance, cela devrait suffire. Au sol, la terre se soulève soudain comme sous l’effet d’une violente pluie d'orage, mais les gouttes qui tombent, sont de métal et tuent ! L'une d'elle d'ailleurs, doit toucher une caisse de roquettes et l'ensemble, munitions, mortier et servants sont hachés, pulvérisés. Cette pièce ne fera plus de mal à personne. Sans autre ordre de soutien, le pilote redresse aussitôt son engin et disparaît du champ de bataille.
Dans la foulée, le 1er groupe du 6è BPC qui a tant souffert continue à faire payer aux paysans la perte de leurs camarades. Et un nouvel homme, par chance équipé d'un BAR (2 x 6 au dé), s'écroule chez l'ennemi.
Le mortier de 81 lui continue ses tirs sur la mitrailleuse viet mais la rate de peu.
A peu de distance, les roquettes auraient pu toucher la ca-hna bondée de combattants vietminh.
De son côté, le 1er groupe du RCP subit un tir effrayant de la part d'un groupe viet et perd trois de ses hommes.
Pendant ce temps, sur l'aile droite, les français manœuvrent pour s'approcher de la mitrailleuse viet en profitant d'un repli de terrain.
Du même côté (aile droite) en fond de terrain, derrière cette fameuse mitrailleuse, arrive au pas de course un quatrième groupe de combat vietminh.
Et sur l'aile gauche tant éprouvée, c'est maintenant une 12,7 de prise qui apparaît sur le champ de bataille. Il en sort de partout...
Voulant faire réagir son groupe (1er gr 1er RCP), le sergent Michel ordonne un bon en avant dans le bois pour s'abriter de la 12,7 qui ne tardera pas à se mettre en position. Catastrophe, peur, ordre pas reçu, nul ne bouge et chacun reste à sa place. La même aventure arrive au même moment au chef de l'unité "paysanne". Ont-ils eu trop de pertes, l'ensemble des hommes refusent d'avancer. Heureusement pour les français, un deuxième groupe du RCP arrive au pas de course aux côtés de leurs camarades au moral défaillant (aile gauche, face à la 12,7)...
... et dans la foulée, arrosent la mitrailleuse mettant hors de combat l'un des servants. Belle entrée en matière.
Toujours au son du canon, un cinquième groupe viet arrive, toujours côté aile gauche.
Derrière le dernier groupe français arrivé, un mortier de 60 se met en place. Frontalement, une "belle boucherie" s'annonce...
Il manque de peu la mitrailleuse. Ses servants vont avoir intérêt à être sérieusement fanatisés pour rester sur place...
En parlant de fanatisme, l'observateur viet, n'ayant plus rien à observer, se rue sur les français et d'une rafale de MAT49, abat lui aussi un servant de mitrailleuse. Aucun quartier de part et d'autre.
Positions aile droite française.
Et plus général:
Mortier de 60 viet en action.
Positions aile gauche française.
4ème tour
Allé, c'est reparti. Souvenez-vous, sur l'aile gauche française, au tour précédent le petit mortier de 60 a raté son tir. Le viseur fait quelques réglages et boum ! En plein dans le mille de la mitrailleuse viet. L'équipe est totalement détruite.
Avec l’intervention énergique de Bigeard, le groupe du RCP qui avait un peu flanché se reprend enfin, il pénètre dans le bois. Il espère ainsi pouvoir progresser à l'abri des tirs pour fondre sur la première proie venue.
Le groupe de paysans armés, sans doute enhardis par l'efficacité de leurs précédents tirs continuent de s'accrocher au terrain et infligent mêmes, deux nouvelles pertes au 1er groupe du 6è BPC.
"Y en marre, éliminez moi tout ça !" L'ordre du sergent Ramier est clair, simple et sans appel. Le 1er groupe riposte au tir ennemi. Sur les huit paysans restants, seuls deux survivent et... finalement, préfèrent abandonner le combat. L'endoctrinement peut compenser un peu le manque d'expérience mais face à des troupes d'élite, la différence se fait toujours sentir à terme. Et là, la sanction peut être lourde.
Au centre, les viets continuent de progresser vers la bataille qui est maintenant générale.
Ainsi que face à l'aile droite française.
Sur l'aile droite, l'observateur viet continue de rafaler la cal 30, il faut reconnaître qu'il n'a pas froid aux yeux mais pas de chance par contre. Il ne fait qu'égratigner les servants, mais sans perte supplémentaire.
Rendus fous de rage par l'opposition d'un seul homme, le tireur et son chargeur décident eux aussi d'en finir. Une bande complète y passe mais l'observateur est... haché menu!
"Encore un qui ne viendra plus nous les casser" s'exclame aussitôt Karl, ancien combattant d'un autre front et qui voue une haine farouche à tout ce qui touche au communisme, de près ou de loin. Pour info, j'avoue que ces termes furent un peu moins politiquement corrects.
Pendant ce temps, toujours sur l'aile gauche, les viets retranchés font feu sur le dernier groupe du RCP arrivé. Bilan, une perte.
A ce moment-là, on se retrouve avec trois groupes français contre deux viets. Toutefois, les viets sont au complet (dont à l'abri) et deux des groupes français sont sérieusement étrillés. Avant de pouvoir arriver à l'assaut, de nouvelles pertes seront enregistrées et combien seraient-ils finalement à pouvoir le livrer et surtout, quelles seraient leur chance de réussite? Mathématiquement, bien peu. Le commandant Bigeard en fin stratège, se rend compte lui aussi de la situation bloquée. D'autant que l'aile droite a besoin du soutien du mortier de 81 pour progresser. Heureusement que celui de 60 a réussi son excellent tir précédemment en éliminant la mitrailleuse. Aussi sans plus attendre Bruno (indicatif de Bigeard) appelle un second soutien aérien. S'il est aussi efficace que le premier, cela devrait calmer leurs ardeurs...
Le mortier de 81 n'a pas trop brillé pour l'instant, il reçoit alors l'ordre de lancer des obus fumigènes au bénéfice des hommes de l'aide droite face à l'autre mitrailleuse viet, toujours en place.
Malgré cette aide, le 2ème groupe du 6è BPC préfère reprendre ses esprits que continuer d'avancer.
Aile droite française. De haut en bas, QG du 1er RCP, 2ème gr du RCP, 2ème gr du 6è BPC, la cal 30. A droite un FM français en position.
Vue plus générale. En face des français, un groupe viet et un autre dans la maison. Au centre sur la route, un mortier de 60 vietminh.
Le QG du 1er RCP.
Vue côté français. L'aile gauche a beaucoup souffert. Le dernier groupe du RCP (3ème) est hors photo à gauche).
Ce 3ème groupe justement, fait feu sur son homologue ennemi mais sans grande réussite.
5ème tour
Me revoilà avec un peu moins de temps pour le CR que prévu. Désolé.
Nous en étions à l'ombre de l'Hellcat qui survolait les combats. Et bien finalement, celui intervient prioritairement sur un autre point chaud que celui demandé par Bigeard (je me suis trompé de tour pour raconter son intervention suite à un enthousiasme débordant...). C'est donc un tour
Même sans être appuyé par l'avion maintenant reparti, le 3è groupe du RCP maintient sa pression sur l'aile gauche et élimine un nouveau combattant vietminh.
Les viets abrités dans la maison à proximité de leurs compagnons visés, ripostent et deux français tombent.
Toujours sur la même aile, le 1er gr du RCP progresse à l'abri du bois et se rapproche des deux groupes vietminh.
Tandis qu'observant la manœuvre le mortier de 60 viet balance des fumigènes pour gêner les tirs ennemis.
Le mortier de 81 français continue ses tirs sur la ca-hna déjà visée située plus à droite. Les tirs se rapprochent mais ratent toujours la cible.
Pour bien comprendre la situation à droite, voici quelques clichés pris sur le vif. 2è gr du 6è BPC et le QG du RCP et la cal 30.
La situation est à peu près équivalente de part et d'autre du fumigène, deux groupes de combat (le 2ème viet est dans la maison), une mitrailleuse et un QG. Mais d'avantage de PM côté viet et des pertes côté français...
Retour à l'aile gauche. Les hommes du RCP subissent un nouveau tir mais cette fois-ci, sans gravité.
Pendant ce temps, les gars de Bigeard rejoignent leurs autres camarades du RCP dans le bois. Bientôt l'assaut général?
Sur l'aile droite, l'assaut aussi se prépare. Qui des viets ou des français franchiront le fumigène en premier?
Pour le plaisir.
6ème tour
Comme je le disais précédemment, l'ombre d'un Hellcat revient planer sur le champ de bataille. Bigeard, furieux de voir ses groupes décimés par les viets, pas forcément très nombreux mais accrochés à leur terrain, il a de nouveau fait appel à l'appui aérien. Le pilote repère rapidement la ca-hna qui lui servira de cible. D'autres combattants viets s’agitent à proximité mais c'est la petite maison qu'il doit détruire.
Seulement voilà, ce passage n'est pas aussi simple que le précédent, et cette fois-ci, des tirs provenant du groupe extérieur justement semblent s'acharner sur sa carlingue. Heureusement, il ne détecte pas d'armement antiaérien.
Vision plus globale
Et tout-à-coup, catastrophe. Une balle a dû toucher un élément essentiel du moteur. Des gouttes d'huile giclent sur le cockpit, aveuglant à moitié le pilote et une tragique fumée noire comme à s'échapper du moteur.
Il réussit tant bien que mal à garder son cap et décide de larguer une bombe au plus tôt. Dans tous les cas, il vaut mieux s'en débarrasser et autant que cela soit sur le nez des viets... Aussitôt pensé, aussitôt fait! A faible altitude, la bombe ne met que quelques secondes à tomber au sol en plein milieu... de la ca-hna, ouf ! Le petit bâtiment disparait purement et simplement dans une immense explosion et ses occupants avec.
https://2img.net/h/i859.photobucket.com/albums/ab159/Jean46/Partie%20Indo%20Julien%20mai%202016/DSCN1420b.jpg
Le commandement viet fou de rage, engage au feu l'unité française la plus proche et un nouvel homme du 3ème gr du 1er RCP tombe
Un peu plus au centre, le 81 français continue à régler ses tirs sur l'autre ca-hna occupée sur l'aile droite française.
Enfin, les efforts de l'équipe sont récompensés. Les projectiles percent le léger toit et tombent dans la maison.
Toujours sur cette aile, les paras ont vu l'explosion mais ne savent bien sûr ce qu'elle signifie. Malgré tout, tous espèrent que l'ennemi en a pris pour son grade ! Mais le temps n'est pas aux pensées. Pendant que le mortier pilonne la ca-hna, ils délivrent un feu d'enfer sur le groupe situé devant eux. Trois hommes s'écroulent. Mais efficace, le médecin viet en remet bientôt un sur pied.
Toujours masqués par les fumigènes, les français préparent l'assaut. L'équipe de la cal 30 exécute un bon découvert pour neutraliser la mitrailleuse adverse, clé de la défense ennemie. Malheureusement, pas assez ajusté, le tir ne fait que faire baisser la tête à l'ennemi.
Toutefois, cette diversion a distrait les tireurs viets, ce dont va bientôt profiter le groupe du 6ème BPC.
Et c'est l'assaut, au cri de "vive les paras" sur la mitrailleuse. La chance est avec les paras. Le tir défensif ne fait aucune victime et ne ralentit pas leur course. Après le jet de grenades, les servants viets sont achevés par une rafale de Sten chacun.
Tout de suite après leur victoire, les paras de Bigeard se mettent à l'abri derrière le bosquet.
L'environnement reste malgré tout dangereux. Devant eux, deux groupes de combat et un troisième venant d'arriver (dans le potager attenant à la maison).
A peine arrivés derrière le bosquet, un groupe vietminh, fanatisé à l'extrême se jette furieusement sur les français.
Echange de grenades, rafales d'armes automatiques, la rage, le courage, le sacrifice, tout n'est que mêlée furieuse et violent. A l'issue du combat, français et vietminh restent entremêlés. Nul vainqueur, nul vaincu, pas un survivant de part et d'autre. Les deux groupes se sont annihilés mutuellement...
Toujours sur cette aile, après le bombardement du mortier de 81, la troupe dans la ca-hna reprend ses esprits et cible l'équipe de la cal 30. Le chargeur, Roger de Ménilmontant, reçoit une balle en plein front et s'affaisse auprès de son camarade.
Au centre droit, le mortier de 60 viet n'est pas en reste et allume l'aile gauche française en ratant de peu le 3ème groupe du RCP qui a déjà tant souffert.
De son côté, le mortier de 60 français continue aussi à harceler l'ennemi mais sans plus de succès que son homologue.
Toujours le même groupe reçoit aussi des tirs du 1er groupe du 6ème BPC. Peu de français peuvent tirer et le tir, à part clouer l'ennemi n'est pas efficace.
Le BPC est bientôt rejoint par le RCP. Un assaut potentiel se prépare mais qui ne pourrait de toute façon avoir lieu qu'au tour suivant.
A leur côté, le 3ème groupe regroupe ses forces en se ralliant autour du sergent Miller sous le regard perçant de Bigeard.
Les faits marquants s'arrêtent là et la partie aussi. Je ne reviendrai sur les règles de parachutage et les résolutions des bombardements ou attaques aériennes qui ont été traitées depuis cette partie. En final, le français malgré de lourdes pertes au sein de ses unités reste maître du terrain. Il est noté malgré tout que sans l'appui aérien, la destruction du mortier de 120, son objectif prioritaire n'aurait pu se faire. La deuxième attaque passe limite à cause des tirs défensifs mais enlève aussi une grosse épine du pied aux groupes d'assaut de l'aile gauche qui sont chacun réduits à peu près à la moitié de leur effectif. Sur l'aile droite, la perte d'un groupe de combat permet d'avancer. Cela reste tout de même tendu avec un seul groupe contre deux même s'il est appuyé par une cal 30 et une cal50 qui devra se déplacer pour être efficace. Cela veut dire qu'un assaut prématuré pourrait se révéler mortel. Côté viet, l'élimination de Bigeard n'a pu se faire, les viets étant restés plutôt sur la défensive et ils ne comptent qu'un groupe complet à leur tableau de chasse.
Vues de fin de partie.
Aile droite française,
Idem, sous un autre angle. La maison est occupée par un groupe vietminh.
Aile gauche, côté viet
En face, côté français.
Et voilà. Félicitations à ceux qui ont tenu jusqu'au bout.
A bientôt.
Voici le récit d'une partie où avons réalisé RitterJack et moi un petit test sur les parachutages et l'application de la règle des tirs indirects ratés. Même si la cible est ratée, un obus ou une roquette finissent toujours par retomber, c'est Newton qui l'a dit...
Scénario test (et à améliorer). On joue dans la longueur de la table (1,80 x 1,20m). D'un côté, presque jusqu'à la moitié de la table, un village avec civils et quelques troupes viets dont un mortier de 120, le reste sert au parachutage. Liberté au joueur français d'être largué où il veut (même au milieu du village). Cinq groupes de combat vétérans appartenant au 6è BPC de Bigeard et au 1er RCP de Bréchignac. Avec en plus un mortier de 81, un de 60, une MMG et une LMG indépendante et deux QG dont Bigeard (+3 en bonus de moral). Et un avion hellcat vétéran. Les troupes pourront arriver soit par les airs, soit en réserve mais cela doit être défini à l'avance. Si un groupe est éliminé, il peut de nouveau rentrer en renfort le tour suivant. Il peut même partir volontairement de la table mais compte en perte dans ce cas. Objectif, faire le plus de perte possible, prendre le terrain, détruire le mortier de 120 (3 pts).
Côté viet, 5 groupes, 2 vet, 2 reg, 1 irrégulier, un mortier de 120 avec observateur, un mortier de 60, une HMG, une MMG, 2 QG (vet/reg) Même règle pour les groupes. Objectif, éliminer Bigeard (3 pts). Seul le mortier de 120 est visible sur la table.
En route vers l'enfer !
Photographies aériennes en prévision de l'opération.
Les français arriveront de la gauche
Terrain vu côté viet.
Tout est tranquille dans le village
Vingt novembre 53, dix heure trente-cinq, dans l'un des nombreux Dakota le commandant Bigeard jette un coup d’œil sur sa montre et se rend compte du retard. L'opération castor a pour but de récupérer le petit village de Dien Bien Phu au vietminh afin de barrer la route du Laos aux troupes de Giap. Dans chaque avion, les hommes sont surchargés et en sueur malgré la basse température. Après avoir longuement survolé les montagnes avec leurs cultures en terrasse, les Dakota venant du sud s'alignent pour larguer les hommes du bataillon "Zatopek" (surnom donné à cause de son entrainement surintensif à la course et en tout genre) sur la zone "Natacha".
Le premier de chaque stick, par la porte ouverte voit défiler les rizières et l'herbe à éléphant à 170km/h.
Go ! L'ordre brut qui transforme d'un seul coup un homme en cible mouvante, suspendu tant à son destin qu'à son parachute. Heureusement, le largage est opéré à basse altitude et déjà, le sol se rapproche très très rapidement pour certains. Les premiers paras touchent le sol, deux groupes de combat ainsi que Bigeard et son équipe de trois hommes et le doc. Ils sont tombés un peu avant le village. Par chance, de grands buissons les couvrent un peu de l'ennemi. Mais par manque de chance, ils tombent en pleine manœuvre de ce même ennemi (historique). L'important pour l'instant est de rassembler les hommes et de redevenir opérationnel au plus vite. (Pendant le tour de largage, les français ne peuvent rien faire).
QG de Bigeard
2ème groupe (le plus à droite)
1er groupe (le plus à gauche)
Bien sûr le survol des Dakota et les centaines de corolles ouvertes dans ciel ne sont pas passé inaperçus. Si les artilleurs du mortier de 120 n'ont pas encore eu le temps de réagir, les servants d'une MMG sont plus prompts à la réaction. La mitrailleuse armée prend pour cible le 2ème groupe et abat un premier homme.
Des viets, embusqués dans une ca-nha le prennent aussi pour cible sans s'occuper des civils thaïs encore présents et deux autres hommes s'écroulent.
Le 1er groupe lui aussi se rassemble.
D'autres viets, vraisemblablement des paysans armés à leur tenue, déboulent eux aussi et tirent sur ce groupe.
Qui déplore sa première perte.
2ème tour
Alors que les tirs font rage au sol, le ciel s'auréole de nouvelles corolles. Bientôt, d'autres parachutistes touchent le sol, lourdement pour certains. Seul petit souci, ce sont ceux du 1er RCP qui viennent d’atterrir près du 6è. Erreur de largage, mais quand le vin est tiré... Ils commenceront la bataille ici !
Le QG du RCP devant son point de largage (le dé).
A sa gauche, arrive d'autres hommes, le 1er groupe du 1er RCP. Plusieurs s'approchent dangereusement d'un petit bois, Le dernier para a beau tractionner dans tous les sens, tirer sur ses élévateurs, son parachute l’entraîne irrésistiblement vers les arbres. Il frappe de plein fouet une grosse branche qui de ce fait, dégonfle son parachute et l'homme tombe sans amorti. Résultat, une jambe cassée. (Nous avions prévu un test atterrissage sur les obstacles comme bois et toits de maisons. N'étant pas infranchissables mais pouvant malgré tout se blesser, toute figurine tombant dessus faisait un test, sur un 1, éliminée.)
1er groupe RCP
Vue d'ensemble de l'attaque française.
Pendant l’atterrissage des nouvelles troupes, les servants du mortier de 120 se précipitent sur leur pièce. Déjà la première roquette part accompagnée du "stoubbb !" caractéristique.
Renseignée par l'observateur, c'est Bigeard que vise l'équipe. Et... les roquettes font mouche du premier coup. Neuf éclats (touches) touchent les hommes mais seuls trois hommes sont touchés. Heureusement, le doc, présent dans l'équipe réussit à en sauver un. Les deux autres sont perdus.
Sur ce, Bigeard préfère se replier de quelques pas, certain de recevoir de nouveaux tirs, le mortier étant aligné sur sa position. Aussitôt après son déplacement, il demande un appui aérien pour neutraliser le mortier de 120 qui risque fort de faire de nombreuses victimes.
Cela tire maintenant de tous les côtés. La mitrailleuse MMG, harcèle le mortier de 81 français. Un de ses servants est touché, mais sans gravité.
Sur l'aile gauche française, le 1er groupe du 6è BPC est de nouveau pris pour cible par les irréguliers mais là aussi, sans gravité.
Nullement impressionné par ces tirs, le groupe riposte et un viet mord aussitôt la poussière. Heureusement pour le chef vietminh, le moral du groupe n'est nullement altéré par cette première perte. Mieux, l'unité passe du statut irrégulier à régulier.
Aile droite et centre français.
Toujours sur l'aile gauche, les combattants retranchés dans une ca-hna tirent sur le 1er groupe du 1er RCP, là aussi, sans perte (mais à chaque fois, pour tous, un clouage supplémentaire).
Vue d'ensemble
3ème tour
En dehors du bruit des Dakota remontant vers le nord, un nouveau son se fait entendre dans le ciel, moins grave, plus "nerveux". Peu de paras lèvent le nez, ils n'aperçoivent l'avion qu'une fois celui-ci passé au-dessus d'eux. Il s'agit d'un Hellcat de l'aéronavale. Recevant directement ses consignes du commandant Bigeard, il remonte vers le village, sa proie : le mortier de 120 ! Le pilote, la main crispée sur le manche scrute le sol, autant pour repérer sa cible qu'un éventuel canon anti-aérien. Nul n'a été signalé mais sait-on jamais...
- "Le voilà !", hurle-t-il dans son micro. Reprenant aussitôt ses esprits, il décide de faire un premier passage en arrosant la cible de ses quatre mitrailleuses, avec un peu de chance, cela devrait suffire. Au sol, la terre se soulève soudain comme sous l’effet d’une violente pluie d'orage, mais les gouttes qui tombent, sont de métal et tuent ! L'une d'elle d'ailleurs, doit toucher une caisse de roquettes et l'ensemble, munitions, mortier et servants sont hachés, pulvérisés. Cette pièce ne fera plus de mal à personne. Sans autre ordre de soutien, le pilote redresse aussitôt son engin et disparaît du champ de bataille.
Dans la foulée, le 1er groupe du 6è BPC qui a tant souffert continue à faire payer aux paysans la perte de leurs camarades. Et un nouvel homme, par chance équipé d'un BAR (2 x 6 au dé), s'écroule chez l'ennemi.
Le mortier de 81 lui continue ses tirs sur la mitrailleuse viet mais la rate de peu.
A peu de distance, les roquettes auraient pu toucher la ca-hna bondée de combattants vietminh.
De son côté, le 1er groupe du RCP subit un tir effrayant de la part d'un groupe viet et perd trois de ses hommes.
Pendant ce temps, sur l'aile droite, les français manœuvrent pour s'approcher de la mitrailleuse viet en profitant d'un repli de terrain.
Du même côté (aile droite) en fond de terrain, derrière cette fameuse mitrailleuse, arrive au pas de course un quatrième groupe de combat vietminh.
Et sur l'aile gauche tant éprouvée, c'est maintenant une 12,7 de prise qui apparaît sur le champ de bataille. Il en sort de partout...
Voulant faire réagir son groupe (1er gr 1er RCP), le sergent Michel ordonne un bon en avant dans le bois pour s'abriter de la 12,7 qui ne tardera pas à se mettre en position. Catastrophe, peur, ordre pas reçu, nul ne bouge et chacun reste à sa place. La même aventure arrive au même moment au chef de l'unité "paysanne". Ont-ils eu trop de pertes, l'ensemble des hommes refusent d'avancer. Heureusement pour les français, un deuxième groupe du RCP arrive au pas de course aux côtés de leurs camarades au moral défaillant (aile gauche, face à la 12,7)...
... et dans la foulée, arrosent la mitrailleuse mettant hors de combat l'un des servants. Belle entrée en matière.
Toujours au son du canon, un cinquième groupe viet arrive, toujours côté aile gauche.
Derrière le dernier groupe français arrivé, un mortier de 60 se met en place. Frontalement, une "belle boucherie" s'annonce...
Il manque de peu la mitrailleuse. Ses servants vont avoir intérêt à être sérieusement fanatisés pour rester sur place...
En parlant de fanatisme, l'observateur viet, n'ayant plus rien à observer, se rue sur les français et d'une rafale de MAT49, abat lui aussi un servant de mitrailleuse. Aucun quartier de part et d'autre.
Positions aile droite française.
Et plus général:
Mortier de 60 viet en action.
Positions aile gauche française.
4ème tour
Allé, c'est reparti. Souvenez-vous, sur l'aile gauche française, au tour précédent le petit mortier de 60 a raté son tir. Le viseur fait quelques réglages et boum ! En plein dans le mille de la mitrailleuse viet. L'équipe est totalement détruite.
Avec l’intervention énergique de Bigeard, le groupe du RCP qui avait un peu flanché se reprend enfin, il pénètre dans le bois. Il espère ainsi pouvoir progresser à l'abri des tirs pour fondre sur la première proie venue.
Le groupe de paysans armés, sans doute enhardis par l'efficacité de leurs précédents tirs continuent de s'accrocher au terrain et infligent mêmes, deux nouvelles pertes au 1er groupe du 6è BPC.
"Y en marre, éliminez moi tout ça !" L'ordre du sergent Ramier est clair, simple et sans appel. Le 1er groupe riposte au tir ennemi. Sur les huit paysans restants, seuls deux survivent et... finalement, préfèrent abandonner le combat. L'endoctrinement peut compenser un peu le manque d'expérience mais face à des troupes d'élite, la différence se fait toujours sentir à terme. Et là, la sanction peut être lourde.
Au centre, les viets continuent de progresser vers la bataille qui est maintenant générale.
Ainsi que face à l'aile droite française.
Sur l'aile droite, l'observateur viet continue de rafaler la cal 30, il faut reconnaître qu'il n'a pas froid aux yeux mais pas de chance par contre. Il ne fait qu'égratigner les servants, mais sans perte supplémentaire.
Rendus fous de rage par l'opposition d'un seul homme, le tireur et son chargeur décident eux aussi d'en finir. Une bande complète y passe mais l'observateur est... haché menu!
"Encore un qui ne viendra plus nous les casser" s'exclame aussitôt Karl, ancien combattant d'un autre front et qui voue une haine farouche à tout ce qui touche au communisme, de près ou de loin. Pour info, j'avoue que ces termes furent un peu moins politiquement corrects.
Pendant ce temps, toujours sur l'aile gauche, les viets retranchés font feu sur le dernier groupe du RCP arrivé. Bilan, une perte.
A ce moment-là, on se retrouve avec trois groupes français contre deux viets. Toutefois, les viets sont au complet (dont à l'abri) et deux des groupes français sont sérieusement étrillés. Avant de pouvoir arriver à l'assaut, de nouvelles pertes seront enregistrées et combien seraient-ils finalement à pouvoir le livrer et surtout, quelles seraient leur chance de réussite? Mathématiquement, bien peu. Le commandant Bigeard en fin stratège, se rend compte lui aussi de la situation bloquée. D'autant que l'aile droite a besoin du soutien du mortier de 81 pour progresser. Heureusement que celui de 60 a réussi son excellent tir précédemment en éliminant la mitrailleuse. Aussi sans plus attendre Bruno (indicatif de Bigeard) appelle un second soutien aérien. S'il est aussi efficace que le premier, cela devrait calmer leurs ardeurs...
Le mortier de 81 n'a pas trop brillé pour l'instant, il reçoit alors l'ordre de lancer des obus fumigènes au bénéfice des hommes de l'aide droite face à l'autre mitrailleuse viet, toujours en place.
Malgré cette aide, le 2ème groupe du 6è BPC préfère reprendre ses esprits que continuer d'avancer.
Aile droite française. De haut en bas, QG du 1er RCP, 2ème gr du RCP, 2ème gr du 6è BPC, la cal 30. A droite un FM français en position.
Vue plus générale. En face des français, un groupe viet et un autre dans la maison. Au centre sur la route, un mortier de 60 vietminh.
Le QG du 1er RCP.
Vue côté français. L'aile gauche a beaucoup souffert. Le dernier groupe du RCP (3ème) est hors photo à gauche).
Ce 3ème groupe justement, fait feu sur son homologue ennemi mais sans grande réussite.
5ème tour
Me revoilà avec un peu moins de temps pour le CR que prévu. Désolé.
Nous en étions à l'ombre de l'Hellcat qui survolait les combats. Et bien finalement, celui intervient prioritairement sur un autre point chaud que celui demandé par Bigeard (je me suis trompé de tour pour raconter son intervention suite à un enthousiasme débordant...). C'est donc un tour
Même sans être appuyé par l'avion maintenant reparti, le 3è groupe du RCP maintient sa pression sur l'aile gauche et élimine un nouveau combattant vietminh.
Les viets abrités dans la maison à proximité de leurs compagnons visés, ripostent et deux français tombent.
Toujours sur la même aile, le 1er gr du RCP progresse à l'abri du bois et se rapproche des deux groupes vietminh.
Tandis qu'observant la manœuvre le mortier de 60 viet balance des fumigènes pour gêner les tirs ennemis.
Le mortier de 81 français continue ses tirs sur la ca-hna déjà visée située plus à droite. Les tirs se rapprochent mais ratent toujours la cible.
Pour bien comprendre la situation à droite, voici quelques clichés pris sur le vif. 2è gr du 6è BPC et le QG du RCP et la cal 30.
La situation est à peu près équivalente de part et d'autre du fumigène, deux groupes de combat (le 2ème viet est dans la maison), une mitrailleuse et un QG. Mais d'avantage de PM côté viet et des pertes côté français...
Retour à l'aile gauche. Les hommes du RCP subissent un nouveau tir mais cette fois-ci, sans gravité.
Pendant ce temps, les gars de Bigeard rejoignent leurs autres camarades du RCP dans le bois. Bientôt l'assaut général?
Sur l'aile droite, l'assaut aussi se prépare. Qui des viets ou des français franchiront le fumigène en premier?
Pour le plaisir.
6ème tour
Comme je le disais précédemment, l'ombre d'un Hellcat revient planer sur le champ de bataille. Bigeard, furieux de voir ses groupes décimés par les viets, pas forcément très nombreux mais accrochés à leur terrain, il a de nouveau fait appel à l'appui aérien. Le pilote repère rapidement la ca-hna qui lui servira de cible. D'autres combattants viets s’agitent à proximité mais c'est la petite maison qu'il doit détruire.
Seulement voilà, ce passage n'est pas aussi simple que le précédent, et cette fois-ci, des tirs provenant du groupe extérieur justement semblent s'acharner sur sa carlingue. Heureusement, il ne détecte pas d'armement antiaérien.
Vision plus globale
Et tout-à-coup, catastrophe. Une balle a dû toucher un élément essentiel du moteur. Des gouttes d'huile giclent sur le cockpit, aveuglant à moitié le pilote et une tragique fumée noire comme à s'échapper du moteur.
Il réussit tant bien que mal à garder son cap et décide de larguer une bombe au plus tôt. Dans tous les cas, il vaut mieux s'en débarrasser et autant que cela soit sur le nez des viets... Aussitôt pensé, aussitôt fait! A faible altitude, la bombe ne met que quelques secondes à tomber au sol en plein milieu... de la ca-hna, ouf ! Le petit bâtiment disparait purement et simplement dans une immense explosion et ses occupants avec.
https://2img.net/h/i859.photobucket.com/albums/ab159/Jean46/Partie%20Indo%20Julien%20mai%202016/DSCN1420b.jpg
Le commandement viet fou de rage, engage au feu l'unité française la plus proche et un nouvel homme du 3ème gr du 1er RCP tombe
Un peu plus au centre, le 81 français continue à régler ses tirs sur l'autre ca-hna occupée sur l'aile droite française.
Enfin, les efforts de l'équipe sont récompensés. Les projectiles percent le léger toit et tombent dans la maison.
Toujours sur cette aile, les paras ont vu l'explosion mais ne savent bien sûr ce qu'elle signifie. Malgré tout, tous espèrent que l'ennemi en a pris pour son grade ! Mais le temps n'est pas aux pensées. Pendant que le mortier pilonne la ca-hna, ils délivrent un feu d'enfer sur le groupe situé devant eux. Trois hommes s'écroulent. Mais efficace, le médecin viet en remet bientôt un sur pied.
Toujours masqués par les fumigènes, les français préparent l'assaut. L'équipe de la cal 30 exécute un bon découvert pour neutraliser la mitrailleuse adverse, clé de la défense ennemie. Malheureusement, pas assez ajusté, le tir ne fait que faire baisser la tête à l'ennemi.
Toutefois, cette diversion a distrait les tireurs viets, ce dont va bientôt profiter le groupe du 6ème BPC.
Et c'est l'assaut, au cri de "vive les paras" sur la mitrailleuse. La chance est avec les paras. Le tir défensif ne fait aucune victime et ne ralentit pas leur course. Après le jet de grenades, les servants viets sont achevés par une rafale de Sten chacun.
Tout de suite après leur victoire, les paras de Bigeard se mettent à l'abri derrière le bosquet.
L'environnement reste malgré tout dangereux. Devant eux, deux groupes de combat et un troisième venant d'arriver (dans le potager attenant à la maison).
A peine arrivés derrière le bosquet, un groupe vietminh, fanatisé à l'extrême se jette furieusement sur les français.
Echange de grenades, rafales d'armes automatiques, la rage, le courage, le sacrifice, tout n'est que mêlée furieuse et violent. A l'issue du combat, français et vietminh restent entremêlés. Nul vainqueur, nul vaincu, pas un survivant de part et d'autre. Les deux groupes se sont annihilés mutuellement...
Toujours sur cette aile, après le bombardement du mortier de 81, la troupe dans la ca-hna reprend ses esprits et cible l'équipe de la cal 30. Le chargeur, Roger de Ménilmontant, reçoit une balle en plein front et s'affaisse auprès de son camarade.
Au centre droit, le mortier de 60 viet n'est pas en reste et allume l'aile gauche française en ratant de peu le 3ème groupe du RCP qui a déjà tant souffert.
De son côté, le mortier de 60 français continue aussi à harceler l'ennemi mais sans plus de succès que son homologue.
Toujours le même groupe reçoit aussi des tirs du 1er groupe du 6ème BPC. Peu de français peuvent tirer et le tir, à part clouer l'ennemi n'est pas efficace.
Le BPC est bientôt rejoint par le RCP. Un assaut potentiel se prépare mais qui ne pourrait de toute façon avoir lieu qu'au tour suivant.
A leur côté, le 3ème groupe regroupe ses forces en se ralliant autour du sergent Miller sous le regard perçant de Bigeard.
Les faits marquants s'arrêtent là et la partie aussi. Je ne reviendrai sur les règles de parachutage et les résolutions des bombardements ou attaques aériennes qui ont été traitées depuis cette partie. En final, le français malgré de lourdes pertes au sein de ses unités reste maître du terrain. Il est noté malgré tout que sans l'appui aérien, la destruction du mortier de 120, son objectif prioritaire n'aurait pu se faire. La deuxième attaque passe limite à cause des tirs défensifs mais enlève aussi une grosse épine du pied aux groupes d'assaut de l'aile gauche qui sont chacun réduits à peu près à la moitié de leur effectif. Sur l'aile droite, la perte d'un groupe de combat permet d'avancer. Cela reste tout de même tendu avec un seul groupe contre deux même s'il est appuyé par une cal 30 et une cal50 qui devra se déplacer pour être efficace. Cela veut dire qu'un assaut prématuré pourrait se révéler mortel. Côté viet, l'élimination de Bigeard n'a pu se faire, les viets étant restés plutôt sur la défensive et ils ne comptent qu'un groupe complet à leur tableau de chasse.
Vues de fin de partie.
Aile droite française,
Idem, sous un autre angle. La maison est occupée par un groupe vietminh.
Aile gauche, côté viet
En face, côté français.
Et voilà. Félicitations à ceux qui ont tenu jusqu'au bout.
A bientôt.
Jean46- Messages : 2079
Date d'inscription : 29/06/2016
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Localisation : Escamps
Von Patatör- Messages : 2032
Date d'inscription : 23/05/2016
Age : 58
Localisation : Lauragais - (20km Toulouse)
Re: Castor au Tonkin
Remarquable, le CR est tip,top
Ludovic- Messages : 2570
Date d'inscription : 21/05/2016
Age : 53
Localisation : Luxembourg
Re: Castor au Tonkin
Tres bon CR merci a toi de nous l'avoir partagé.
Petite question modelisme, comment as tu obtenus l'effet sur les toits des maisons Sarissa ? C'est de la fourrure synthétique?
Petite question modelisme, comment as tu obtenus l'effet sur les toits des maisons Sarissa ? C'est de la fourrure synthétique?
Mac- Messages : 274
Date d'inscription : 21/05/2016
Age : 43
Localisation : Toulouse
Re: Castor au Tonkin
Oui. Ensuite collée sur le toit et peinte. Merci pour vos remerciements.
Jean46- Messages : 2079
Date d'inscription : 29/06/2016
Age : 65
Localisation : Escamps
Re: Castor au Tonkin
Jean, c'est toujours un plaisir de relire tes récits de bataille. C'est un modèle du genre.et il va falloir se décarcasser pour faire aussi bien...
Je suis un Fan.
Je suis un Fan.
rodp17- Messages : 3638
Date d'inscription : 21/05/2016
Localisation : FR
Re: Castor au Tonkin
Super ! ! Rapport de bataille très complet, c'est top ! ! On en redemande...
fabsigmar- Messages : 643
Date d'inscription : 22/05/2016
Age : 52
Localisation : MARLY LE ROI 78
Re: Castor au Tonkin
Si je vous disais que c'est CE rapport de bataille qui m'a décidé à me lancer sur le conflit indochinois avec "Croire et Oser" ... !!! C'est tout bonnement superbe !!!
breizhatav- Messages : 72
Date d'inscription : 30/08/2016
Age : 64
Re: Castor au Tonkin
breizhatav a écrit:Si je vous disais que c'est CE rapport de bataille qui m'a décidé à me lancer sur le conflit indochinois avec "Croire et Oser" ... !!! C'est tout bonnement superbe !!!
Ben je te dirais que je ne suis pas surpris, c'est juste génial
Ludovic- Messages : 2570
Date d'inscription : 21/05/2016
Age : 53
Localisation : Luxembourg
Re: Castor au Tonkin
Oui, Jean est un véritable artiste, dans bien des domaines...
_________________
Mon blog : http://jardinsdepierre.blogspot.fr/
naash- Messages : 3233
Date d'inscription : 01/06/2016
Re: Castor au Tonkin
Merci à tous pour vos remarques sur ce compte rendu qui commence à dater mais que j'aime aussi beaucoup. Je suis en train d'écrire le suivant en ce moment sur l'Indo.
Naash, ton blog promet d'être excellent. Merci.
Naash, ton blog promet d'être excellent. Merci.
Jean46- Messages : 2079
Date d'inscription : 29/06/2016
Age : 65
Localisation : Escamps
Re: Castor au Tonkin
superbe, merci pour le truc des toits et le belles photos
coteaz04- Messages : 524
Date d'inscription : 01/08/2016
Age : 59
Localisation : Saive (Liège en Belgique)
naash- Messages : 3233
Date d'inscription : 01/06/2016
Re: Castor au Tonkin
j’espère Jean que tu comprendras Cette aparté pour mettre en avant ce qui était en tout petit:
http://jardinsdepierre.blogspot.fr/
je reprendrai jean en disant que c'est prometteur!!!Mister Naash
et cerise sur le gâteau, je suis un fan de X-wing.
Aller voir...
http://jardinsdepierre.blogspot.fr/
je reprendrai jean en disant que c'est prometteur!!!Mister Naash
et cerise sur le gâteau, je suis un fan de X-wing.
Aller voir...
rodp17- Messages : 3638
Date d'inscription : 21/05/2016
Localisation : FR
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